Avertissement légal

Tous les textes apparaissant sur ce site sont automatiquement générés par notre nouveau logiciel Hétéronomix™ qui vous libère enfin de la pesante nécessité de réfléchir.
Ne perdez plus votre précieux temps de consommateurice à répondre à vos correspondants, les plus exigeants fussent-ils quant à la teneur conceptuelle ou la qualité des propos échangés : Hétéronomix™ se charge de tout ! Syntaxe et orthographe garanties parfaites et évolutives au fil des décrets.
Approuvé par la norme AFNOR ISO 9001.

mercredi 20 décembre 2017

Echenoz s'expose


Jusqu'au 5 mars 2018, la Bibliothèque Publique d'Information du centre Beaubourg consacre une exposition à Jean Echenoz, assaisonnée de quelques fioritures autour de son œuvre.

Naturellement, France Culture a consacré plusieurs émissions à cet événement, la plus intéressante à mon sens étant celle de Marie Richeux mercredi 13 décembre (annoncée pour la veille, mais bah ! qui s'en soucie ?) :



Peu auparavant, Jean Echenoz a été l'invité de la première partie de La grande table du 4 décembre



… et encore avant, le 28 novembre, Tewfik Hakem lui avait consacré son émission matinale, où intervenait notamment Gérard Berthomieu :






Dans le cadre de cet entretien, un livre saute aux yeux dans la bibliothèque d'Echenoz derrière Berthomieu, peu après Moby Dick de Melville (lui-même au-dessus d'Ada ou l'ardeur de Nabokov : on devine le classement alphabétique) : L'instinct de mort, de Jacques Mesrine, dans son édition originale chez Jean-Claude Lattès.


 
Et c'est là qu'une coïncidence s'établit comme pure évidence pour moi, qui — après avoir tout avalé d'Echenoz mais pas repu pour autant, babines toujours aussi ruisselantes — me suis mis à me délecter de l'un de ses proches (et pas qu'en littérature) : Jean Rolin.
Jean Rolin (dont la lecture semblerait peut-être certes plus laborieuse au premier abord, tellement impérieusement descriptive, mais sur laquelle on s'arqueboute tant elle est en sus jouissive d'autant), Jean Rolin qu'on entend d'ailleurs dans l'émission de Marie Richeux susmentionnée, virtuellement aux côtés de Manchette ; Jean Rolin qui écrit dans La Clôture, roman publié en 2002 chez P.O.L., pp. 25-26 :

La porte de Clignancourt marque une première rupture dans le paysage du boulevard Ney, caractérisé jusque-là par un habitat très dense, tandis que désormais les trous dans le tissu urbain vont s'élargir et se multiplier. Au-delà de Clignancourt, le boulevard est bordé côté sud, en contrebas de la chaussée, par la tranchée du chemin de fer de ceinture. Parallèle à cette tranchée et la surplombant de plusieurs mètres, la rue Belliard présente dans sa première partie un alignement d'immeubles disparates, dont le plus luxueux, ou du moins le plus bourgeois, accueillit Jacques Mesrine et sa compagne Sylvie Jeanjaquot dans les derniers temps de leur cavale : c'est quelques minutes après avoir quitté cet immeuble, le 2 novembre 1979, au volant d'une BMW 528 de couleur gris-brun métallisé, que Mesrine devait trouver la mort porte de Clignancourt, à l'angle du boulevard Ney, criblé d'une vingtaine de projectiles par les hommes du commissaire Broussard.


Extrait d'un JT du 2 novembre 1979
(désolé pour le démarrage intempestif, que je ne parviens pas à sucrer)
N'est-elle pas touchante, la façon dont ces misérables témoins exultent de participer médiatiquement à cet assassinat ?
Tous chantent, oui.

Puisque le nom « Belliard » évoque donc depuis ce jour de lynchage sans sommation  celui de Mesrine, et puisque Echenoz a choisi de nommer « Béliard » le douteux diablotin qui innerve deux de ses romans (Les grandes blondes et Au piano — mais j'espère bien y revenir un jour), quoi de plus normal, après tout,  qu'on aperçoive un souvenir de Jacques Mesrine dans la bibliothèque de Jean Echenoz ?

vendredi 15 décembre 2017

C'est pas un bobard




Connaissez-vous Jacques Barbaut,
Fils de Joseph d'Arbaud et de Greta Garbo ?
Il trouv' Lis(e) bonne mais s' barbe au Tage :
Sait-il seulement qu'on y nage ?
C'est qu'il préfèr' la mer* (Valéry ou Larbaud ?)

* : Que les freudo-œdipiens s'abstiennent de toute remarque, ça lasse :
« La mer, la mer toujours recommencée »
— Comment c'est ?

jeudi 30 novembre 2017

Carfi, c'est fini



Christophe Carfantan, batteur, percussionniste, comédien, inextinguible feu d'artifice vivant, Christophe Carfantan, alias Carfi lorsqu'il jouait au sein des groupes Berlin 38, les Free Martin ou le Cartel del Barrio, puis alias Kerfi lorsqu'il s'installa au fin fond de la Bretagne et créa avec Duke Les ténors de Brest puis avec Scott Taylor L'Atelier Grandélire, puis la compagnie Les pilleurs d'épaves avec Momette et El Kerfi Marcel avec Marcel Jouannaud, etc., etc., mais pour moi toujours depuis trente ans Carfi, né en 1963 à Pierrelatte, est mort vendredi 24 novembre à Douarnenez d'un crabe qui le bouffait depuis un an.

Un article bien documenté ici, un hommage parmi d'autres , mais surtout des montagnes de fabuleux souvenirs, et pas que pour moi...
Quelques exemples, pour les ceusses qui n'ont pas eu la chance de le connaître.

Avec Marcel, dans la roulotte que Carfi avait conçue avec les Rouille-Gorge pour servir à la fois de lieu d'habitation et de scène itinérante :




Et puis sa présentation du Manège Salé fabriqué par les Rouille-Gorge, qu'il animait ces dernières années entre deux tournées :



Enfin, une séquence d'entretien, juste pour montrer comment il était au naturel : exactement pareil qu'en représentation, tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change.

dimanche 8 octobre 2017

Décider des idées



France Culture a organisé cette année, sous la houlette d'Arnaud Laporte, une intéressante série d'entretiens publics affreusement intitulée « Les Masterclasses ».

Voici celui où l'on apprend un peu plus sur les lacis de Jean Echenoz, enregistrée le 21 février à la BNF et diffusée sur la chaîne le 12 juillet (sans la demi-heure d'échanges avec le public, allez savoir pourquoi !) :



La vidéo de la BNF :

samedi 30 septembre 2017

Fernand Deligny - Les vies retranchées



Une émission en trois parties datant d'août 1977 rediffusée quarante ans après, fin mai dernier :





mardi 8 août 2017

De la musique au cinéma



Bande-annonce Mauvais sang

Magicien de l'univers sonore, Elie Poicard a façonné la plupart des bandes-son des films de Leos Carax en bidouillant des cassettes audio avec une table de mixage.

Voici ce qu'il avait concocté en 1986 pour Mauvais sang, en assurant à Carax — dit-il — que c'était précisément ce qu'il fallait éviter :



À ce sujet, la troisième partie de l'hommage suivant ne manque pas d'intérêt…


Blow-up (Arte) : "Mauvais sang" a 30 ans (2016)

Ci-dessous, les quatre cassettes de préparation aux Amants du Pont-Neuf (1991), dont le tournage rocambolesque fut sérieusement menacé à plusieurs reprises :

Valsez ! Valses :


Phrases violoncelle :


Enfer et contre tout :


Tant qu'il est trop tard :


(Merci à Stéphane D., de la liste ANPR, pour la numérisation !)

dimanche 6 août 2017

Détournements facétieux


Plutôt que de coller de nouvelles paroles sur un air connu, on prend deux tubes et on chante les paroles de l'un sur la musique de l'autre.

Un exercice auquel se livrent avec virtuosité ses inventeurs,  les Frères Jacquard :


Still livin' the Sud (Nino Ferrer/Scorpions)


Moustaky ((Noir Désir/G. Moustaki)

samedi 29 juillet 2017

Christopher Brookmyre par la bande



En août 2016, Christopher Brookmyre donnait une conférence d'une heure lors de l'Edinburgh International Book Festival à propos de son dix-neuvième roman, la septième aventure de Jack Parlabane.
Pour ceux qui auront la chance d'être à Edimbourg ce jour-là, il réitérera l'exercice le 23 août prochain, cette fois à propos du dernier en date, Want You Gone (encore un Parlabane).



C'est assez coton à comprendre à cause de ce putain d'accent d'accent écossais mais on finit par s'y faire...

Une précédente intervention du même, en 2013, à l'Edinburgh Central Library, à propos du troisième Jasmine Sharp, Flesh Wounds, et de son ahurissant roman de SF, Bedlam, qui traite entre autres de la conscience de soi des personnages de jeux vidéo :

samedi 22 juillet 2017

Fable-express façon « Ma bohême »



Avant que n'apparaisse le moderne négoce
On cueillait, on chassait, jamais on n'achetait.
Ceux qui jouaient à la marchande était des gosses
Égrillards et rieurs, d'éphélides tachetés.

Moralité (de l'époque) :
On n'est pas si véreux quand on a dit : « C'est tant ! »

vendredi 14 juillet 2017

Vol ne nuit : le vol, c'est approprié, té !


C'est pas du Saint-Exupéry ni du Proudhon, mais du Marguerite Duras.
C'était sur France Culture, le 18 juin 1976 :


Buenaventura Diaz, alias Georges Gassot



Denys de la Patellière : Le tueur (1972)

Fabio Testi, toujours impeccable !

« Vous savez, c'est un chat sauvage, ce gars-là !
Ça va pas être facile de le faire entrer dans un ordinateur, lui… »
(à 00 h 14 mn 17 s)

mercredi 5 juillet 2017

Hors de toute politicaillerie, comment se prendre une petite culotte pour l'été ?


C'est simple, il suffit de déguster (glups !) ce film de René Viénet, distribué en France en 1974 après le bien meilleur La dialectique peut-elle casser des briques ? (1973) sous le titre alternatif Les filles de Ka Ma Ré, avant que L'aubergine est farcie ne soit totalement interdit dans notre doux pays de liberté, d'égalité et de fraternité* (je recommande chaudement cet article du grand Delfeil) :





Du coup, ça nous a inspiré une fable-express en deux parties (donc impartie avec scissions), qu'on nommera :

Fable-express pour l'été
(comme une petite culotte)


Quelques situationnistes nageaient, blafards,
Dans ce fleuve indien qui passe à Calcutta.
Nus, se mirant mutuellement le pétard,
Ils reprirent couleur en gueulant : « Quel cul t'as ! »

Moralité :

Situs hâves en ce Gange : heureux culs…


*****


Les situs susnommés, tout à leurs ablutions,
Se prirent pour des super-héros de fiction :
Pour survivre dans cet univers, faut choisir !
Et Bruce Banner n'est pas forcément le pire.

Moralité :

… Comme un viatique, je tente Hulk ?

* : Incidemment, l'époustouflant anagrammatiste Jacques Perry-Salkow reconstruit ainsi la devise
« LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ »
après le pour le moins violent échec de la candidature de DSK à la présidentielle de 2012 :
« ÉBRIÉTÉ, FLIRT ET GALANTERIE ».

mardi 4 juillet 2017

Pourquoi tenter de fuir ce que tu sais ne pouvoir fuir ?
Parce que tu es un lâche


C'est le premier film de Lars von Trier, tourné en 1970 en super-8 couleurs sonore.
Le cinéaste n'a que 14 ans mais tout ce qui nourrira ensuite son œuvre y est déjà en germe : le goût de l'expérimental, de l'angoisse, de la menace, du bizarre, du folklore chrétien… et naturellement l'auto-dérision !



Merci à Ubuweb pour cette découverte !

lundi 19 juin 2017

Des chanteurs heideggeriens, ça a existé !
Heili, Heilo !


Tel est le skoupe que nous a révélé Adèle van Reeth dans son émission du 1er juin sur France Culture, tout à la fin :



Immergé dans la plénitude d'être au monde, on s'est alors souvenu qu'Iggy Pop lui aussi, après Joe, s'est interrogé sur l'existence et le Dasein :



Mais dans quel monde sommes-nous, si seulement on y est ?
Être étant (et tant), c'est pas évident…

mercredi 14 juin 2017

Vanessa Hachloum dans toute sa splendeur révolutionnaire autodérisoire



Une merveille jubilatoire de Jean Yanne de 1972 où tout le monde (patrons, syndicalistes, gauchistes, féministes…) en prend salement pour son grade.
Et une sacrée brochette d'acteurs au générique : Blier en post-Thorez, Serrault en curé et Caussimon en évêque, ça vaut le détour (sans parler de Jacqueline Danno, ni de Tito Topin ou Christian Vander) !


Jean Yanne : Moi y'en a vouloir des sous (1972)

mercredi 17 mai 2017

Oreste et Fantazio, Montreuil, 11 mai 2017




Dans un bar de Montreuil, la veille d'un concert visant à racheter un camion pour la récupe de Rungis : une tonne de légumes tous les lundis, ce qui arrange bien les maraîchers bio de là-bas vu qu'ils doivent casquer la mise à la benne…
Le vaillant camion qui servait jusqu'alors a cramé le 31 décembre 2016, nul ne saura jamais pourquoi ni comment.

lundi 15 mai 2017

George WF Weaver, au poste !



GWFW, bourré comme un coing, s'apprêtant à causer dans le micro

Ni igname ni pro-FHAR (?) mais complètement ignare et profane en matière de production radiophonique, l'ami George WF Weaver s'est néanmoins traîné, malgré son grand âge, jusqu'à Toulouse voici une semaine pour fêter le dixième du jubilé de l'émission Dans l'herbe tendre, dont voici le désolant résultat :



Jules en train de fignoler l'ordre des morceaux quelques minutes à peine avant le début de l'émission


Le studio avant l'arrivée des six lascars égrillards

Le local technique où officie très sérieusement  Jules (ouverture et fermeture des micros, lancer des morceaux, contrôle du téléphone…) pendant que les intervenants déconnent à tout-va dans le studio, de l'autre côté de la vitre

dimanche 14 mai 2017

Fred Deux, Phénix des hôtes de ses voix



Le magnétophone de Fred Deux, au micro duquel il a consciencieusement tenté d'exhumer ses rêves d'enfant, ses cauchemars, croyant ses espoirs broyés, arrêter de frayer avec l'effrayant — tous les scélérats ; et c'est les rats.

Toutes les cassettes enregistrées entre 1963 et 1994 par ce fou de conteur hypnotique (Fred Deux, pour les intimes), je m'étais acharné à les rapatrier solidement ici, dès que la BNF nous en a maladroitement fourni le bénèf au printemps 2011.
Quand ça n'a plus marché, j'ai refourgué le tout .
Las, en vain désormais : rien ne dure dans ce monde du capitalisme éternel qui tue tout.

Mais voici qu'un occidental en a eu marre de ces décapitations successives, au point de construire un site entièrement dédié à l'œuvre sonore de Fred Deux, qui est en chantier ici.

À suivre…

dimanche 7 mai 2017

Géométrie du genre


La tentation hexagonale se fera-t-elle carrer dans le fillon par son mac rond ?

vendredi 5 mai 2017

Marcel Proust, juge de notre temps



« Des ministres tarés et d’anciennes filles publiques étaient tenus pour des parangons de vertu. »

Marcel Proust, Le temps retrouvé, Gallimard, 1927, t. 2, p. 138

jeudi 4 mai 2017

La peine mineure ?
Maline, la peur ?


Narine le peut, mais

Mire un peu la haine :
Rime peu, la naine,
Minarets la peinent. 
Le père l'anime,
Le pire l'amène.



Philippe Katerine : Marine Le Pen

(Et cramons Macron !)

mercredi 26 avril 2017

Super-Kiwi contre Le Diabolique !



Jusqu'où ira-t-on à déconner pour tenter de désennuyer sa progéniture ?

lundi 24 avril 2017

« Une volonté acharnée et bienveillante »


« Brigitte […], sans laquelle je ne serais pas moi. »

Texto, ce dimanche 23 avril vers vingt-deux heures vingt, issu de la gueule de cette pis que risible lope qui s'est empressé de préciser (causait-il cependant encore d'elle, s'en souciait-il, la vouvoie-t-il socialistement ?) :
« Vous avez donné vos jours ; et quand ils ne suffisaient pas, vous avez donné vos nuits. »

Et juste avant (mais connaît-il seulement le sens du mot « contrepèterie » ?) :
« C'est une joie grave, lucide, qui m'habite. »

« En route vers le règne de la macron-économie ! »
s'exclame-t-on en sortant de chez le coiffeur ou le marchand de wassingues

« Nous n'aurons de cesse de marcher », disait en substance Aristote (j'ai appris ça lors de l'oral d'entrée à Normale Sup' de Raphaël Enthoven, c'était la conclusion de sa confondante Leçon)…
D'où les valeureuses péripatéticiennes, quoi qu'en aient d'aucun(e)s.

Mais à bien y réfléchir, puisque les initiales de ce monsieur ont suggéré à un quelconque brainstormer le nom du Parti à construire, pourquoi ne pas abonder, poursuivre cette passionnante aventure (hem !) ?

« Et Merde ! »
Claude Chabrol : Nada (1972)

Et tout le reste est littérature

mardi 18 avril 2017

Aborder La Borde


Rediffusée dans la nuit de vendredi à samedi, une émission du 21 avril 1974 sur la clinique de La Borde.
Une demi-heure avec Jean Oury, il y a quarante-trois ans.



Igor Barrère : La Borde ou le droit à la folie (1977)

lundi 17 avril 2017

Un nanar ? Des anars !


Arte a diffusé mardi 11 avril un documentaire de Tancrède Ramonet sur l'histoire de l'anarchisme de 1840 à 1939, en deux parties.
La voix off est parfois grandiloquente mais le film parvient à embrasser les multiples aspects de l'Idée et retrace le fil des tentatives historiques d'avènement du communisme libertaire.
Ça fourmille d'archives qu'on ne voit pas souvent.



jeudi 13 avril 2017

Debord au poste

Les chemins de la philosophie ont salué cette semaine un trésor national : Guy Debord.









Patrick Marcolini intervient allègrement dans le deuxième épisode et Gérard Berréby boucle la série.

Mais tout cela ne manque-t-il pas un peu de légèreté et d'humour, Adèle Van Reeth ?

lundi 3 avril 2017

Your night is stayed alive...










Un coffret de quatre vinyles trente-trois tours, trente-trois ans après,
toujours aussi stupéfiant !

[Note du 29 juillet 2021 : Rhâàargh, les liens ne fonctionnent plus, donc je refourgue ci-dessous la première des vidéos des 78 morceaux du coffret dont on pourra tranquillou s'imbiber les esgourdes ici] :

vendredi 24 mars 2017

Léthé : dèche à rogne ?




« J'avais rencontré Lou quelques mois auparavant et sentant venir la catastrophe, la tragédie, j'effaçais mes souvenirs comme on nettoie les vitres.
Le premier jour elle était sur le trottoir d'en face et la vie lui sortait par tous les pores.
Elle avait vraiment besoin de vivre elle, elle était pas comme nous à traverser l'existence bêtement en s'appuyant sur sa tristesse pour se contenir, à se hisser sur ses malheurs pour atteindre le regard des autres.
Elle était pas comme ça elle en voulait Lou, elle était prête à tout pour en avoir encore des secondes. Elle m'a mangé comme un requin.
J'ai surpris sa féminité, ce que je pensais être la féminité lui faire exécuter tout un tas de gestes [sic].
C'étaient des cheveux en l'air, des sourires en coin, des déhanchements vertigineux et des brassières deux tailles en dessous, et un rire à amadouer les démons.
Sa vie c'était un maléfice, elle était bridée comme un cheval par une famille trop malheureuse et cumulait les privations, tout ce qui aurait pu la définir se retrouvait interdit. Elle vivait en délire sous les coups du sortilège dans une puissante hystérie, j'ai vite appris une chose avec Lou, il ne faut pas enfermer les gorilles.
Alors quand elle arrivait le lundi dans son pull trop noir et trop grand comme un deuil de coton, on filait s'enfermer aux toilettes pour qu'elle se rhabille le moins possible et laisse courir sa peau dans les yeux des autres, ça déclenchait des cataclysmes.
Elle se peignait les paupières en noir et m'emmenait lui trouver des sous-vêtements, il fallait que ça tape droit dans le cœur. Elle rugissait de plaisir comme un Lion quand elle s'enfilait dans de la dentelle et moi je souriais de la voir si heureuse pour un string bon marché.
On s'apprenait la vie comme on apprend l'anglais en faisant des maladresses, ça nous faisait briller les dents de rire, ça faisait une galaxie à deux bouches entre les poteaux de fer et le vieil asphalte.
La Terre a tremblé dans mon crâne quand elle m'a dit son prénom.  »
 Simon Johannin, L'été des charognes, Allia, Paris, 2017

C'est un premier roman, c'est un pain dans la tronche (mais sans mie, que la croûte, et salement rassie !), un chien de sa chienne qui cause peu d'amour et qui nous vient du Tarn (et gare aux nœuds !)

Innocence (?) et beauté — mais façon chat.

L'auteur a causé à plusieurs reprises sur France Culture, notamment ici :


vendredi 17 mars 2017

La colonisation du savoir



Passionnant entretien avec Samir Boumediene diffusé lundi matin dans La fabrique de l'histoire.

Comment l'invasion de l'Amérique par les Espagnols a aussi servi à extorquer aux Indiens leurs secrets médicinaux, en même temps que les colons apportaient avec eux des maladies qui allaient exterminer les indigènes tout aussi sûrement que les massacres perpétrés par les conquistadors.

Très pédagogue, l'auteur avait captivé l'auditoire du café-librairie Michèle Firk le 9 décembre dernier, lorsqu'il était venu y présenter le fruit de ses recherches sur ce sujet très pointu en apparence, et tout aussi inexploré jusqu'alors que la forêt vierge, mais d'une richesse tout aussi profuse.


jeudi 2 mars 2017

C'est moral, hein, régner…


© Jane Evelyn Atwood, 14 juin 2016

Un sacré mec — même si dans son angoisse permanente il l'ignorait sans doute —, droit dans ses béquilles, à qui je dois entre autres la vie.
Salut !

mardi 28 février 2017

Petit pays

L'Atelier Fiction du 21 février dernier, enregistré les 18 et 19 janvier à la Maison de la poésie, à Paris.
Gaël Faye est accompagné à la guitare et au chant par Samuel Kamanzi.
Aussi poignant que glaçant.

(si le lecteur ne fonctionne pas, on peut écouter l'émission ici)

jeudi 19 janvier 2017

Plutôt Aurousseau que la rousse, ho !



Un chouette entretien avec Nan Aurousseau dans le Mauvais genres de samedi dernier, qui nous restitue l'atmosphère d'une enfance parisienne dans le vingtième, vers la porte de Montreuil, voici un demi-siècle...


dimanche 8 janvier 2017

Jean Ray était-il « genré » ?



Certes, c'était de la « littérature de genre » — disait-on à l'époque — mais le sens des mots change plus vite, souvent ! que le cœur d'un mortel…


Jean Ray examinant la pertinence d'un récit genré