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jeudi 26 novembre 2015

Le doute même est rendu impossible



[4] La cause d’où naît la superstition, qui la conserve et l’alimente, est donc la crainte ; que si, outre les raisons qui précèdent, on demande des exemples, je citerai Alexandre : alors seulement qu’aux portes de Suse il conçut des craintes sur sa fortune, il donna dans la superstition et eut recours à des devins (voir Quinte-Curce, liv. V, § 4) ; après sa victoire sur Darius, il cessa de consulter devins et aruspices, jusqu’au jour de grande anxiété où, abandonné des Bactriens, provoqué au combat par les Scythes, immobilisé lui-même par sa blessure, il retomba (ce sont les propres paroles de Quinte-Curce, liv. VII ; § 7) dans la superstition qui sert de jouet à l’esprit humain, et chargea Aristandre, en qui reposait sa crédulité, de savoir par des sacrifices quelle tournure prendraient ses affaires. On pourrait donner ici de très nombreux exemples mettant le fait en pleine évidence : les hommes ne sont dominés par la superstition qu’autant que dure la crainte, le vain culte auquel ils s’astreignent avec un respect religieux ne s’adresse qu’à des fantômes, aux égarements d’imagination d’une âme triste et craintive, les devins enfin n’ont jamais pris plus d’empire sur la foule et ne se sont jamais tant fait redouter des rois que dans les pires situations traversées par l’État ; mais cela étant, à ce que je crois, suffisamment connu de tous, je n’insisterai pas.

[5] De la cause que je viens d’assigner à la superstition, il suit clairement que tous les hommes y sont sujets de nature (et ce n’est pas, quoi qu’en disent d’autres, parce que tous les mortels ont une certaine idée confuse de la divinité). On voit en outre qu’elle doit être extrêmement diverse et inconstante, comme sont diverses et inconstantes les illusions qui flattent l’âme humaine et les folies où elle se laisse entraîner ; qu’enfin l’espoir, la haine, la colère et la fraude peuvent seuls en assurer le maintien, attendu qu’elle ne tire pas son origine de la Raison, mais de la passion seule et de la plus agissante de toutes. Autant par suite les hommes se laissent facilement prendre par tout genre de superstition, autant il est difficile de faire qu’ils persistent dans la même ; bien plus, le vulgaire demeurant toujours également misérable, il ne peut jamais trouver d’apaisement, et cela seul lui plaît qui est nouveau et ne l’a pas encore trompé ; c’est cette inconstance qui a été cause de beaucoup de troubles et de guerres atroces ; car, cela est évident par ce qui précède, et Quinte-Curce en a fait très justement la remarque (liv. IV, chap. X) nul moyen de gouverner la multitude n’est plus efficace que la superstition. Par où il arrive qu’on l’induit aisément, sous couleur de religion, tantôt à adorer les rois comme des dieux, tantôt à les exécrer et à les détester comme un fléau commun du genre humain.

[6] Pour éviter ce mal, on s’est appliqué avec le plus grand soin à entourer la religion, vraie ou fausse, d’un culte et d’un appareil propre à lui donner dans l’opinion plus de poids qu’à tout autre mobile et à en faire pour toutes les âmes l’objet du plus scrupuleux et plus constant respect. Ces mesures n’ont eu nulle part plus d’effet que chez les Turcs où la discussion même passe pour sacrilège et où tant de préjugés pèsent sur le jugement que la droite Raison n’a plus de place dans l’âme et que le doute même est rendu impossible.


Précisons qu'à l'époque où Spinoza écrit ce Traité, le terme « Turcs » désigne par métonymie les tenants de l'empire ottoman.

mardi 24 novembre 2015

Des « Pouah ! » démesurés



Il est peut-être temps de prendre suffisamment de recul pour admirer le génie de la stratégie antiterroriste occidentale, évidemment marquée par sa grande cohérence stratégique et tactique.

1) Combattre les assassinats aveugles et les tirs contre des civils par des assassinats aveugles et des tirs contre des civils ;

2) Combattre les atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques par des atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques ;

3) Combattre les tentatives des djihadistes de promouvoir une vision de deux camps opposés et irréconciliables — l'Islam, d'un côté, et l'Occident, de l'autre — en faisant la promotion d'une vision qui présente deux camps opposés et irréconciliables – en l'occurrence l'Islam et l'Occident ;

4) Combattre le discours des djihadistes sur l'islamophobie maladive de l'Occident en nourrissant l'islamophobie maladive en Occident ;

5) Combattre la propagation d'une forme réactionnaire de l'islam politique en faisant affaire et en établissant des alliances politiques avec les États les plus investis dans la propagation de la forme la plus réactionnaire de l'islam politique ;

6) Combattre l'idée que les pouvoirs occidentaux agissent dans leur seul intérêt et de manière néocoloniale lorsqu'ils soutiennent les États les plus autoritaires et les plus corrompus, en soutenant les États les plus autoritaires et les plus corrompus de manière néocoloniale et dans le seul intérêt des pouvoirs occidentaux ;

7) Combattre le fait que Daesh se présente comme un véritable État en guerre contre les pays occidentaux, en déclarant que les pays occidentaux sont en guerre contre l'État islamique ;

8) Combattre la propagande de Daesh qui veut que l’Occident soit le lieu d’une décadence sans âme et vaine, seulement marqué par son attachement aux pratiques hédonistes, en mettant en avant des pratiques hédonistes en tant que caractéristiques déterminantes pour distinguer l’Occident de Daesh ;

9) Combattre le fait que les djihadistes prétendent que les courants islamistes réformistes sont naïfs de croire qu’ils pourront prendre le pouvoir par le biais des élections, en soutenant un coup d’État contre un président islamiste réformiste arrivé au pouvoir par le biais d’élections démocratiques ;

10) Combattre le prétendu antisionisme des islamistes radicaux qui se nourrit de l’argument qui veut que l’Occident maintiendrait deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël, qui se voit doté d’argent et d’armes quel que soit le sort des Palestiniens, en maintenant deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël, qui se voit doté d’argent et d’armes quel que soit le sort des Palestiniens.

Les choses ainsi posées, comment pourraient-elles mal tourner ?

Sebastian Budgen

samedi 14 novembre 2015

Quand la réalité dépasse l'affliction



D'aucuns croyaient la série terminée.
Hé bien non, ça continue.
Et tout laisse à penser que c'est pas fini…

« Heureusement que c'était pas un concert des Garçons Bouchers ! », me glisse à l'oreille Jacques.
En tout cas, sûr que ce fut du heavy metal.

jeudi 12 novembre 2015

The Far Cry (L'appel de la folle erre)



The Far Cry has that "noir" quality of despair and impending doom that is all the modern rage, combined with a Christiesque plotting skill that is rather less respected today (among Brown's contemporaries, I would compare his plotting deftness to that great psychological suspense writer Margaret Millar).

In his critical biography of Fredric Brown, Martians and Misplaced Clues (1993), Jack Seabrook has written acutely about The Far Cry, though he gives away plot spoilers right and left and I can't do this, here, on a blog.  So I will try to be circumspect!

George Weaver, a Kansas City real estate man — married, rather unhappily, with two kids — is recovering from a nervous breakdown near Taos, New Mexico (there appears to be quite a bit of autobiographical detail in The Far Cry, as well as Brown's usual depiction of nearly non-stop alcohol consumption among his characters, which also may well be autobiographical).

In Taos George comes across an eight-year old local mystery in the "Lonely Hearts" knifing murder of pretty Jenny Ames by an artist named Nelson. He sees a chance of making some money by writing an article about the murder, but he becomes increasingly fascinated with the case for its own sake — or, really, for the sake of Jenny Ames. Meanwhile George's slovenly wife, Vi, comes to join him in New Mexico, and the novel develops two wicked prongs of interest. At this point, it takes an abstemious reader indeed to stop reading.

With its strongly-conveyed setting, high degree of narrative suspense and deft plotting, The Far Cry is a classic among crime novels.  Why it does not get the attention of a number of Jim Thompson or David Goodis titles I don't know (the two latter authors have now both been canonized by the Library of America). Could it be Brown's plotting genius that is held against him? In some literary circles it seems that cleverness can be something of a crime.

Lu .

jeudi 5 novembre 2015

Pour retrouver ses livres, il faut au moins construire des bibliothèques !


Les bibliothèques, faut les faire sur mesure, et avec du bois (dont on tire d'ailleurs, incidemment, le papier dont on fait les livres).
Mais il faut d'abord décider du classement, qui définira d'entrée le format des inter-étagères…

Bref, c'est du boulot (pas le bois de bouleau, vaut mieux du costaud), sans compter qu'après il faut bien lire tout cela si chèrement assemblé !







mercredi 4 novembre 2015

Alice (Jonathan Miller, 1966)














(Merci à Jacques pour cette trouvaille, et désolé, je n'ai pas trouvé de version sous-titrée en français)

lundi 2 novembre 2015

Manipulateurs, du balai !
(Man, y pue la peur…)



C'est cette crevure de Louis Pauwels qui dans un édito du Figaro Magazine avait écrit que les millions de jeunes mobilisés étaient  manipulés par les groupuscules trotskystes et souffraient de « sida mental ».

On s'était pas mal masturbé la cervelle pour trouver un slogan adéquat et on a pondu ça
(j'ignore qui a pris la photo et comment on a fini par la récupérer…)